Aujourd’hui, Wingly rend hommage à un monument de l’aviation, surnommé ” le Grand” par Saint-Exupéry : l’aviateur Jean Mermoz.
Rien ne laissait présager le destin du timide et sensible Jean Mermoz. Il se passionne d’abord pour la poésie avant de s’engager dans l’armée en 1920. Il choisit l’aviation sur les conseils d’un chanteur d’opérette, Max Delty.
Lors d’une mission en Syrie, un atterrissage forcé le contraint à quatre jours de marche dans le désert avant de rejoindre la base.
En mars 1924, malgré ses qualités de pilote, il fut démobilisé et se retrouva sans emploi. Jean Mermoz traversa alors une période difficile durant laquelle il fut réduit à la soupe populaire et aux asiles de nuit.
À cette même époque, à Toulouse, Latécoère lançait l’extraordinaire aventure de sa ligne. La société s’entourait des meilleurs pilotes de la dernière guerre à peine éteinte.
Ayant eu vent de la nouvelle, l’aviateur Jean Mermoz se rendit à Toulouse. Une fois sur place, on lui demanda de faire un vol d’essai. “Le Grand” ravi pensa que sa démonstration suffirait à convaincre. Il effectua une démonstration de ses talents, enchaînant les figures aériennes avant de se poser. Il vit que la piste était vide, car son interlocuteur avait regagné son bureau. Lorsque Jean Mermoz le rejoint, celui-ci fut clair : il avait besoin de pilotes, pas d’acrobates !
Il fut finalement engagé comme mécanicien puis pilote de l’Aéropostale des lignes Latécoère. Il assura alors la périlleuse liaison Toulouse-Barcelone, puis Casablanca-Dakar.
Comme ses autres compagnons, l’aviateur Jean Mermoz survolera régulièrement la partie du Sahara qui longe l’Atlantique, lieu de tous les dangers. Les options étaient aussi nombreuses que peu réjouissantes : la noyade dans l’Atlantique, l’écrasement au sol, la soif et la mort par petit feu sous le soleil africain, à moins que les bandits qui hantaient la région n’égorgent le pilote perdu dans le désert.
l’aviateur Jean Mermoz aura plus de chance que certains de ses compagnons : en mai 1926, à la suite d’une panne, il fut capturé par les Maures et libéré contre rançon.
Transporter le courrier jusqu’à Dakar, était déjà un exploit, mais il fallait aller plus loin. L’objectif était de joindre Toulouse à Santiago dans les meilleurs délais. C’est pourquoi, il devenait urgent pour l’ “Aéropostale” de mettre en place une liaison entièrement aérienne entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique du Sud.
Afin de développer cette ligne, l’aviateur Jean Mermoz commença par mettre en place des vols de nuit, établissant une liaison nocturne entre Rio de Janeiro et Buenos Aires.
En mars 1929, il voulut établir une route par-dessus les Andes. Rabattus contre la montagne par des vents violents, Mermoz coupe les moteurs et se pose tant bien que mal sur un plateau enneigé à 4 000 m d’altitude. L’avion étant endommagé, Mermoz et son mécanicien, Alexandre Collenot mirent trois jours et deux nuits à le rafistoler. Affamés (Alexandre ayant oublié les vivres de réserve), ils finirent par lancer l’avion vers le vide. L’avion dans sa chute, prit enfin de la vitesse pour obéir à nouveau aux commandes et après quelques péripéties supplémentaires, les deux hommes réussirent à rejoindre Santiago.
“Le Grand” semble immortel, compte tenu de la courte durée de vie des pilotes à l’époque, mais le 7 décembre 1936, pendant sa vingt cinquièmes traversée de l’Atlantique Sud, Mermoz et son équipage disparaissent.
Le matin même “La Croix du Sud“, l’hydravion quadrimoteur effectuait un faux départ en raison d’une fuite d’huile. Après réparation, l’appareil décollait, emportant vers leur destinée son équipage. Quelques heures après, ce fut le dernier message : « Avons coupé moteur arrière droit. »
Cette fois, l’aviateur Jean Mermoz le “Grand”, ne ressusciterait pas. L’archange de l’aviation entre au panthéon des héros français.
Pour en savoir plus nous vous conseillons le livre de Joseph Kessel intitulé : Mermoz
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